Le 7e Congrès des associations francophones de science politique se tient à l’université du Québec à à Montréal, du 17 au 19 mai 2017. Organisé conjointement avec la Société québécoise de science politique (SQSP) sur le thème « Flux et frontières. Réponses politiques et identitaires. »
C’est dans ce cadre qu’OSINTPOL, en collaboration avec le CEIM et le SIPRI, a invité les membres de la communauté scientifique, intéressés par ces enjeux à venir partager leurs réflexions sur les flux d’armements. 9 thématiques pour ainsi mieux cerner plusieurs des dossiers d’actualité et des tendances affectant le commerce mondial des armements pour finalement mieux situer le Canada dans ce portrait.
Cécile Fauconnet, chercheuse associée de la Chaire, y présente un article co-écrit avec Julien Malizard, chercheur à la Chaire et Antoine Pietri, chercheur associé sur “Les exportations d’armes françaises et conflits civils : une analyse empirique”
Le résumé de la présentation de Cécile Fauconnet, chercheuse associée :
Exportations d’armes françaises et conflits civils : une analyse empirique
Cécile Fauconnet, doctorante, UEA ENSTA ParisTech, Université Paris Saclay, Julien Malizard, chercheur à la Chaire Économie de défense (Paris) Et au Groupe de recherche en Théorie appliqué (GREThA, Bordeaux), et Antoine Pietri, doctorant, Université Paris 1 et enseignant au Lycée des Métiers de l’Hôtellerie et du Tourisme du Val de Loire.
Face à l’augmentation récente des exportations françaises d’armes conventionnelles, nous nous interrogeons sur l’impact de ces échanges sur l’intensité des conflits intra-étatiques dans les pays destinataires. Deux effets contradictoires peuvent être à l’œuvre. D’une part, si un gouvernement acquiert de telles armes, il sera à même de les utiliser contre des opposants. Cela se traduirait par une exacerbation de l’intensité du conflit. D’autre part, l’achat d’armes pourrait dissuader les rébellions et donc contribuer à stabiliser la situation politique d’un pays. La France est un cas d’étude intéressant car il s’agit d’un des principaux pays exportateurs d’armes conventionnelles et qu’en parallèle sa doctrine vise à promouvoir la stabilité des pays avec qui elle échange. L’objectif de cette conférence est d’examiner si le discours officiel est cohérent avec l’analyse empirique. Nous étudions 161 pays entre 1992 et 2014 en nous fondant sur la littérature empirique sur les conflits civils. Nos résultats économétriques indiquent que les exportations françaises d’armes conventionnelles ne déstabiliseraient pas les pays importateurs. En effet, nous trouvons que la part des exportations françaises d’armes conventionnelles dans les exportations d’armes conventionnelles totales est négativement corrélée avec la probabilité de conflits intra-étatiques intenses. Au contraire, la quantité totale d’armes conventionnelles échangée exerce un effet déstabilisateur sur la situation interne des pays acheteurs. Un grand nombre de tests de robustesse ont été réalisés et confirment la fiabilité de ces résultats empiriques. Nous menons par la suite une étude exploratoire pour expliquer ce constat empirique au travers de deux pistes. Tout d’abord, la France tendrait à moins exporter lorsque le gouvernement recourt à la violence contre sa propre population (nous utilisons pour cela la Political Terror Scale). De plus, nous trouvons des différences dans la nature des matériels échangés par la France par rapport au reste du monde. En moyenne, elle exporte davantage de système de défense aérien et de radar et moins de véhicules blindés et d’avion de combat, qui sont autant de catégories d’armes pouvant être utilisées dans contre des groupes rebelles.
Le programme de la journée :
Comprendre les transferts d’armes dans une économie-politique de la défense en transition
PANEL 1. Les contextes régionaux et les dynamiques nationales, 17 mai, 11h15 à 12h45, local SH 3140, UQÀM
Les marchés de défense d’Asie orientale : des logiques politiques plus que stratégiques
Bruno Hellendorff, chercheur au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), Bruxelles
Exportations d’armes françaises et conflits civils : une analyse empirique
Cécile Fauconnet, doctorante, UEA ENSTA ParisTech, Université Paris Saclay, Julien Malizard, chercheur à la Chaire Économie de défense (Paris) Et au Groupe de recherche en Théorie appliqué (GREThA, Bordeaux), et Antoine Pietri, doctorant, Université Paris 1 et enseignant au Lycée des Métiers de l’Hôtellerie et du Tourisme du Val de Loire
Le « paquet défense » ou l’illusion d’un marché européen de défense intégré
Yannick Quéau, directeur du Fonds de dotations Open Source Intelligence on Politics (OSINTPOL), Paris.
PANEL 2. Les facteurs structurants et le positionnement du Canada, 17 mai, 14h15 à 15h45, local SH 3140, UQÀM
L’industrie de l’armement dans le ralentissement mondial : le rôle intégrateur et protecteur de la finance
Luc Mampaey, directeur du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), Bruxelles
La corruption dans le commerce mondial des armes
Sam Perlo-Freeman, senior researcher, World Peace Foundation, Tufts University, Boston.
Les effets différenciés des bénéfices compensatoires sur l’économie politique de la défense
Aude-E. Fleurant, directrice du Programme armements et dépenses militaires (AMEX – Arms and Military Expenditure) au Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Suède.
Quelle place pour le Canada dans une économie-politique de la défense en mutation ?
Yannick Quéau, directeur du Fonds de dotations Open Source Intelligence on Politics (OSINTPOL), Paris.
4. Les résumés des présentations
PANEL 1. Les contextes régionaux et dynamiques nationales, 17 mai, 11h15 à 12h45, local SH 3140, UQÀM
Les marchés de défense d’Asie orientale : des logiques politiques plus que stratégiques
Bruno Hellendorff, chercheur au Groupe de recherche et d’information sur la paix (GRIP), Bruxelles.
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