Josselin Droff et Julien Malizard ont publié l’article « Évolution des conflits et reconfigurations de l’industrie de l’armement : l’hypothèse des deux marchés », dans le numéro 18 de DEFENSE&Industrie, revue de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
Depuis plus de deux ans et la guerre lancée par la Russie sur le territoire ukrainien, on assiste à une transformation des besoins en matière d’équipement de défense et donc de l’industrie de défense.
A cet égard, le Président de la République a formulé le vœu de passer en « économie de guerre » lors de son discours au salon Eurosatory de 2022, ce qui signifiait une réflexion quant aux délais et cadences de production. Toutefois, ce terme, dans sa dimension historique, fait explicitement référence à la période connue durant les première et seconde guerres mondiales où l’essentiel de la production était orientée vers la défense de la nation et donc vers la production d’armement. Durant ces périodes, l’effort de défense était supérieur à 30 % du PIB, de sorte que seul le cas de l’Ukraine correspond à la définition de l’économie de guerre.
En France, la loi de programmation militaire 2024-2030 marque une ambition budgétaire limitée et ne permet pas de changer quantitativement le format des forces armées. Toutefois, des adaptions industrielles ont eu lieu, en particulier dans les domaines des munitions et des missiles.
En tout état de cause, compte tenu des nombreuses contraintes quant à l’évolution des budgets de défense, la préparation d’une guerre d’attrition doit nécessairement se penser dans un contexte en coalition.
