Participation de Josselin Droff et Julien Malizard à l’ICES 2024 (Doha, Qatar)

Josselin Droff et Julien Malizard, chercheurs à la Chaire, ont participé à la 27th International conference on economics and security (ICES 2024), organisée du 30 juin au 2 juillet 2024 à Doha (Qatar)

La 27th International conference on economics and security (ICES 2024) a été organisée au Doha Institute for Graduate Studies (Qatar), du 30 juin au 2 juillet 2024.

Depuis 30 ans, cette conférence annuelle internationale offre l’opportunité aux économistes, chercheurs en science politique et chercheurs d’autres disciplines de présenter leurs travaux dans le domaine de l’économie de la défense, de la sécurité et de la paix.

L’édition 2024 a réuni une cinquantaine de spécialistes venus notamment de Belgique, Espagne, États-Unis d’Amérique, France, Grèce, Italie, Moyen-Orient, Nigéria, Pays-Bas, Pologne, République-Tchèque et Turquie.

Les thématiques les plus représentées ont été relatives aux coûts des conflits, aux enjeux de reconstruction post-conflits, aux dépenses militaires (évolution, coopération, liens entre politique et dépenses militaires) ou encore aux enjeux industriels liés à la cybersécurité.

Josselin Droff a notamment présenté un travail, co-écrit avec Julien Malizard intitulé “The two faces of Janus or the two markets hypothesis”.

  • Le “choc de demande” post février 2022 rend nécessaire l’adaptation de l’offre industrielle. L’Europe est confrontée à une situation d’offre relativement inélastique face à des ruptures stratégiques qui modifient la demande. Sur un plan qualitatif, le conflit en Ukraine est révélateur de l’importance de nouvelles capacités dans la conduite des opérations dans un conflit de haute intensité moderne comme les munitions téléopérées, les drones de petites dimension et polyvalents (qu’ils soient aériens, terrestres ou navals), le cyber ou le spatial (notamment en ce qui concerne la transmission et l’exploitation des données).
  • Dans une perspective d’économie industrielle, la mise en évidence d’un risque d’attrition élevé amène à s’intéresser au marché des consommables, i.e. des matériels à la durée de vie très courte (ex. drones). A contrario, le contexte de démonstration de force entre grandes puissances miliaires rend impossible de renoncer à des biens durables, i.e. des équipements majeurs à la durée de vie très longue et à la symbolique forte (porte-avions, avions de combat, missiles hyper-soniques, missiles balistiques, etc.).
  • Cette ambivalence est au cœur des mutations actuelles de la défense, et en particulier de l’industrie de défense. Compte tenu de cette évolution de la demande en équipements de défense, notre hypothèse de travail est qu’il existe deux marchés de l’armement.
    • Le premier est constitué des acteurs traditionnels de l’industrie de défense, capables d’apporter une fourniture capacitaire classique comme les véhicules blindés, les systèmes d’artillerie, les aéronefs et les navires.
    • Le second fait référence aux acteurs industriels émergents qui permettent de répondre à certains besoins non couverts par les matériels classiques, comme dans les domaines des drones, du cyber, de l’espace ou encore de l’informatique et du traitement de la donnée.

Sous l’angle de la politique industrielle, il paraît particulièrement important de comprendre les paramètres structurels de ces deux marchés afin d’identifier les bons leviers pour adapter l’offre à la demande.

 

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