Pourquoi nous ne sommes pas (encore) en économie de guerre : publication d’un article de Josselin Droff et Julien Malizard dans The Conversation

Josselin Droff et Julien Malizard ont publié l’article « Pourquoi nous ne sommes pas (encore) en économie de guerre » dans la revue The Conversation

Le « choc de demande » post février 2022 rend nécessaire l’adaptation de l’offre industrielle. On est en effet dans une situation d’offre relativement inélastique face à des ruptures stratégiques qui modifient la demande.

Sur un plan qualitatif, le conflit en Ukraine est révélateur de l’importance de nouvelles capacités dans la conduite des opérations dans un conflit de haute intensité moderne comme les munitions téléopérées, les drones de petites dimension et polyvalents (qu’ils soient aériens, terrestres ou navals), le cyber ou le spatial (notamment en ce qui concerne la transmission est l’exploitation des données).

La mise en évidence d’un risque d’attrition élevé amène, dans une perspective d’économie industrielle à s’intéresser au marché des consommables, i.e. des matériels à la durée de vie très courte (ex. drones). A contrario, le contexte de démonstration de force entre grandes puissances miliaires rend impossible de renoncer à des biens durables, i.e. des équipements majeurs à la durée de vie très longue (porte-avions, avions de combat, missiles hyper-soniques, missiles balistiques, etc.).

Cette ambivalence est au cœur des mutations actuelles de la défense, et en particulier de l’industrie de défense. Compte tenu de cette évolution de la demande en équipements de défense, notre hypothèse de travail est qu’il existe deux marchés de l’armement. Le premier est constitué des acteurs traditionnels de l’industrie de défense, capables d’apporter une fourniture capacitaire classique comme les véhicules blindés, les systèmes d’artillerie, les aéronefs et les navires. Le second fait référence aux acteurs industriels émergents qui permettent de répondre à certains besoins non couverts par les matériels classiques, comme dans les domaines des drones, du cyber, de l’espace ou encore de l’informatique et du traitement de la donnée.

Sous l’angle de la politique industrielle, il est particulièrement important de comprendre les paramètres structurels de ces deux marchés afin d’identifier les bons leviers pour adapter l’offre à la demande.

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