La Chaire était présente au séminaire d’automne coorganisé par l’IRSEM et l’ENSTA Paris.
La Chaire a été représentée par Julien Malizard (titulaire adjoint), Josselin Droff (chercheur), Laure Noël (chercheuse) et Jade Guiberteau (assistante de recherche) au séminaire d’automne “Économie de défense et des conflits”, coorganisé par l’IRSEM et l’ENSTA Paris. Cet événement s’est déroulé le mardi 9 novembre 2021, de 9h à 17h, à l’Ecole militaire (Paris). Maxime Menuet, chercheur associé à la Chaire, était également présent pour discuter de ses travaux.
L’ambition de cette journée était de réunir des chercheurs issus à la fois d’institutions publiques et d’universités afin de faire le point sur les avancées en économie de défense et des conflits et de relancer les coopérations entre pairs, altérées par les récentes contraintes sanitaires.
Laure Noël a présenté un travail réalisé en collaboration avec Josselin Droff et Julien Malizard portant sur les préférences des États en matière d’avions de combat en Europe. Ce travail s’inscrit dans la continuité d’un article publié au printemps 2021 par les chercheurs dans la Revue Historique des Armées.
- Comment se construisent et évoluent les préférences des États en matière d’avions de combat en Europe sur la période 1990-2019.
- Une base de données originale permet de quantifier les changements ou les continuités à travers des indicateurs comme la taille des flottes, leur diversité ou encore leur âge moyen.
- Le modèle économétrique vise à estimer la part allouée par chaque État à l’origine du matériel (construction nationale, en coopération européenne, américain ou soviétique) en fonction de caractéristiques liées à la flotte, aux conditions économiques et à l’environnement stratégique.
- Les principaux résultats montrent que :
- Des appareils plus jeunes sont, en moyenne, associés à une part plus élevée d’appareils produits sur une base industrielle nationale ou en coopération.
- L’existence d’une base industrielle et technologique de défense (BITD) nationale est associée à une part plus importante d’avions produits sur une base nationale.
- Les effets d’apprentissage et le poids de l’histoire demeurent des déterminants majeurs. Le nombre d’années d’appartenance à l’Union Européenne est associé à une part plus élevée d’appareils produits en coopération. Le fait d’être un pays autrefois membre du pacte de Varsovie est associé à une part plus élevée d’avions d’origine russe.
Jade Guiberteau a présenté un travail original réalisé en collaboration avec Josselin Droff et Julien Malizard portant sur la mesure des déterminants des exportations d’armement de la France depuis la fin de la Guerre froide.
- L’étude a été menée grâce à une base de données originale construites par l’équipe de la Chaire. En effet, l’analyse repose sur l’utilisation d’une source nationale pour définir les exportations d’armement de la France, i.e. différents Rapports au Parlement sur les exportations de la France, au lieu de la source traditionnelle qu’est le SIPRI.
- De nombreux résultats ont pu être présentés sur les déterminants de la décision et du volume d’exportation de la France. Les variables traditionnelles (distance ou PIB par tête) ont un effet attendu sur la décision et le volume d’exportation de la France, i.e. négative et positive. Par ailleurs, la France exporte plus facilement et davantage aux pays impliqués dans un conflit interétatique. On remarque aussi que l’effet des embargos sur la décision d’export est négatif, et en particulier les embargos obligatoires décidés par les Nations Unies.
À terme, ce travail a pour but de souligner l’existence de conclusions différentes selon la source utilisée pour déterminer les exportations françaises d’armement.
Maxime Menuet a également réalisé une présentation de son travail portant sur l’impact des conflits armés sur les élections.