Crise des sous-marins : Article de Julien Malizard et Josselin Droff dans The Conversation

Julien Malizard, titulaire adjoint de la Chaire, et Josselin Droff, chercheur à la Chaire, sont les auteurs d’un article intitulé “Sous-marins australiens : le modèle français d’exportation d’armes en question”, publié dans The Conversation.

Julien Malizard, titulaire adjoint de la Chaire, et Josselin Droff, chercheur à la Chaire, sont les auteurs d'un article intitulé "Sous-marins australiens : le modèle français d’exportation d’armes en question" et publié dans The Conversation.

Julien Malizard et Josselin Droff publient un article dans The Conversation sur la question de la vente annulée des sous-marins australiens et les enjeux associés aux exportations d’armement que cet épisode révèle.

Le 15 septembre 2021, l’Australie décide de renoncer à l’acquisition de douze sous-marins français Shortfin Barracuda, produits par Naval Group, au profit d’une coopération avec Londres et Washington (accord AUKUS – Australia, United Kingdom, United States).

Pour comprendre les raisons qui sous-tendent le choix australien, les auteurs discutent la “rationalité” de la décision australienne en s’intéressant aux coûts et aux bénéfices des options (acheter des sous-marins de conception française ou acheter des sous-marins américains). Dans une perspective plus générale, les auteurs questionnent les raisons qui poussent certains acteurs à choisir des matériels français ou bien des matériels américains. Les deux modèles économiques sont alors discutés.

L’affaire des sous-marins australiens implique des dynamiques soumises à des temporalités différentes : d’une part la géopolitique internationale davantage régie par le court terme où s’impose souvent une forte réactivité, et, d’autre part, celui de l’industrie de défense, régie par la planification et les cycles de long terme. L’accélération de l’agenda géopolitique australien semble clairement avoir ici désynchronisé la demande et l’offre. Dans ce contexte, l’industriel français Naval Group et l’État français sont des “victimes collatérales” d’une course aux armes en Asie-Pacifique où la Chine et les Etats-Unis rivalisent pour une hégémonie mondiale.

Du point de vue français, cette affaire soulève plusieurs problèmes : la soutenabilité d’un modèle économique de défense dépendant des exportations, associé à un marché domestique de petite taille par rapport aux États-Unis et un modèle d’armée reposant sur des équipements très technologiques. Mais, comme le souligne l’exemple de la vente de frégates et des avions Rafale à la Grèce, l’image de marque de la France n’est pas écornée, puisqu’au-delà des relations commerciales, un accord de défense ambitieux a été signé. Cela montre que, tout comme les États-Unis, et malgré le camouflet qu’a constitué pour elle le revirement de Canberra, la France reste capable de construire des partenariats durables.

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